samedi 3 août 2013

Et si l’on sifflait la fin de la partie en septembre ? (1ère partie)

Pendant que Manuel Valls plastronne devant les touristes, que Jean-Marc Ayrault se mue en abbé Pierre dans les centres de solidarité pour la vieillesse, et que François Hollande fait le commis voyageur de son quinquennat en livrant ex-abrupto 2500 emplois francs à Clichy-sous-Bois puis 2500 supplémentaires à Auch aux frais du contribuable, l’Europe ne voit pas le bout du tunnel.

Les prévisions françaises de croissance sont toujours à la baisse, les taxes, impôts à la hausse, avec un gouvernement qui distille des signes de reprise à tout mouvement moins négatif des indices économiques. La méthode est connue car il faut que le mouton se tienne tranquille si l’on veut bien le tondre. Mais l’Europe des pays en détresse ne va pas mieux. 

Le Portugal est au bord de l’éclatement politique et du ras-le-bol de sa population dans un plan d’austérité à la limite du supportable. L’Espagne ne va guère mieux et son chef de gouvernement a maille à partir avec la justice pour arranger le tout. L’Italie sort difficilement d’une crise politique et l’affaire Berlusconi peut en créer une autre alors que l’économie ne se redresse pas. 

Le chemin parcouru par les Grecs a été difficile : pour éviter le défaut de paiement, des renflouements étaient nécessaires et pour en bénéficier, des réformes drastiques, indispensables. Début juillet, Athènes a obtenu le feu vert de ses bailleurs de fonds pour une nouvelle aide de 6,8 milliards d’euros en échange de la poursuite de ses efforts. Une somme qui s’ajoutera aux 210 milliards déjà versés par la troïka depuis 2010. 

Mais les craintes pour ce pays restent d’actualité car les rallonges de liquidités se succèdent et les mesures d’austérité mettent le peuple dans la rue au sens propre et figuré. Un économiste américain très connu, James Galbraith, voit, dans la vente infructueuse du monopole gazier grec à la firme russe Gazprom, un révélateur de l’arrivée à un point de rupture. Il s’agit en effet d’un monopole donc d’une certitude de rentrées régulières d’argent. Quand un Etat en arrive à vendre un monopole productif c’est que la situation est quasi-désespérée. 

C’est un peu comme le capitaine qui sent arriver le naufrage dû à une voie d’eau et met les canots de sauvetage à la mer pour alléger le navire. C’est ce qui a déclenché brutalement la fermeture de la chaîne publique de télévision et de radio pour donner des signes de bonne volonté à la troïka. L’interview de Galbraith publiée aujourd’hui révèle que pour lui la Grèce va retourner très rapidement à un état de faillite. 

« En Grèce, les gens sont à bout, et compte tenu de ce stress social, le point de rupture n’est plus très loin. Il déclencherait rapidement des attaques spéculatives qui s’étendraient rapidement à d’autres pays en situation de stress social, tels que l’Espagne et le Portugal, sous la forme d’une ruée bancaire. » 

Il faut cesser de croire que la Grèce est loin de chez nous, que les plages et les îles y sont belles et que cela ne peut arriver chez nous. Voilà ce que dit Galbraith à son retour de voyage là-bas. 

« Il y a deux choses qui témoignent de la situation du pays. L’une, c’est que dans les rues d’Athènes, vous voyez des personnes âgées fouiller les poubelles à la recherche de nourriture. Vous voyez des tas et des tas de gens dormir dans les rues, c’est une vision très déprimante. Vous voyez aussi des kilomètres de vitrines de boutiques vides. Et vous voyez des boutiques de prêts sur gage, des chaînes de boutiques de prêts sur gage, et parfois ce sont les seules entreprises viables à occuper des immeubles de bureaux plutôt laids qui auraient été vides autrement. (…) L’autre chose que j’ai vue, à l’extérieur des bureaux de l’ERT (la chaîne de télévision et de radio publique) (…) c’est cette atmosphère de, je ne l’appellerai pas manifestations, que nous avons ici, nous sommes ici parce que nous voulons protéger, nous n’allons pas permettre cette fermeture de la chaîne de télévision et de radio publique, et donc nous sommes ici pour nous interposer entre le personnel à l’intérieur et les forces de l’ordre à l’extérieur ». 

La sortie de l’euro pour la Grèce menace et son sort sera de nouveau sur la sellette en septembre entre les mains d’une Allemagne en période électorale et de pays franchement opposés à de nouvelles aides, comme la Finlande. 

Si la Grèce sort de l’euro, l’union Européenne n’y résistera pas. 

Après le départ de la Slovénie, la Yougoslavie a éclaté. 

L’histoire ne donne aucun exemple contraire ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire