samedi 15 septembre 2012

500.000 chômeurs de plus en juin 2013 et une austérité à l’allemande !

Nos gouvernants n’osent toujours pas dire la vérité aux français et surtout prendre les décisions nécessaires. En juillet on parlait de 33 milliards à trouver pour respecter les 3% du PIB pour le déficit budgétaire de 2013, au lieu des 30 initialement prévus. Les économistes prévoient au moins 40 milliards à combler qui seront finalement discutés pour la première prévision budgétaire. La pression fiscale est déjà au plus haut des pays européens et c’est pourtant la voie préférentielle que le gouvernement a choisi en juillet avec le ratio 2/3 pour la contribution du consommateur dont la moitié par l’intermédiaire de charges pesant sur les entreprises.

Au passage on note que l’imposition sur les entreprises diminue la compétitivité, ce qui conduit à une diminution des rentrées fiscales et du chômage en plus. Ce dernier augmente les charges sociales de l’Etat et diminue le pouvoir d’achat global des consommateurs. Cette diminution du pouvoir d’achat diminue la croissance et augmente le chômage, etc. etc. Les estimations faites par les spécialistes évaluent déjà, avant les décisions  sur le budget 2013, à 200.000 le nombre de chômeurs en plus d’ici la fin de l’année.


On constate que la politique drastique d’austérité que subissent les pays en difficulté se traduit par une diminution des recettes fiscales par rapport au PIB qui décroit également en Grèce, Espagne et Italie. Le résultat est donc connu d’avance, nous allons nous enfoncer dans la crise. Les pays du nord ont utilisé un ratio beaucoup plus doux de ¼ de la pression fiscale pour le consommateur et rien sur les entreprises. C’est donc de réelles économies sur les dépenses publiques qu’ils ont privilégiées et qui sont la seule voie responsable et réaliste.

Mieux même la Suède, à contrario des autres puissances européennes baisse la pression fiscale sur les entreprises pour relancer son économie. Elle n’avait pas non plus hésité à dévaluer durant la crise 2008-2009, ce qui lui a permis de ne pas voir se déliter son tissu industriel et de retrouver aujourd’hui la parité précédente de la couronne suédoise avec l’euro. Le précédent gouvernement socialiste avait dit qu’il faudrait suivre le modèle social suédois, il ferait bien d’y retourner pour son modèle économique.

" La conférence de presse de M. Mario Draghi, le président de la banque Centrale Européenne du jeudi 6 septembre était attendue avec beaucoup d’impatience. Les mesures annoncées ont favorablement influencé les marchés. Mais cet enthousiasme sera de courte durée. Car ces mesures ne peuvent en effet cacher la victoire des partisans des thèses les plus dures de la Bundesbank. Loin de mettre fin à la crise de l’euro ces mesures ne peuvent, au mieux, qu’apporter un répit très temporaire. L'euphorise des marchés ne résout pas les déficits budgétaires des États bien au contraire. " selon Jacques Sapir. La phrase de De Gaulle reste toujours vraie : « La politique de la France ne se fait pas à la corbeille ».

Mario Draghi, a donc annoncé la mise en place d’un dispositif d’intervention sur le marché secondaire (revente d’une obligation achetée au prix d’émission) des dettes souveraines, désigné sous le nom d’Outright Monetary Transactions (OMT). Ce dispositif prévoit la possibilité, pour la BCE, de racheter une quantité qualifiée d’«illimitée» de titres d’une maturité de 1 an à 3 ans. Mais le pays qui voudra pouvoir bénéficier de l’OMT devra accepter les programmes d’ajustement fiscaux et budgétaires qui ont accompagné le FESF et le MES. Il perdra, ipso facto, une part non négligeable de sa souveraineté budgétaire et fiscale, et se verra de ce fait dépouillé d’une partie de ses droits démocratiques…

De plus chaque fois que la BCE achètera des titres, elle sera obligée d’en vendre pour le même montant si elle veut respecter la clause de "stérilisation". Or, l’actif de la BCE ne contient pas un volume inépuisable de titres…Le terme d’illimité de Mario Draghi est donc tout relatif. Sans liquidités supplémentaires les États sont donc poussés à se diriger vers les emprunts à court terme, donc remboursables plus rapidement, débouchant sur des emprunts plus importants chaque année pour payer ceux arrivés à terme !

Ces mesures, de plus, ne règlent en rien la crise de compétitivité interne à la zone euro qui est en réalité la «mère» de la crise de la dette. Mais ce qui est clair c’est que l’intervention de la BCE, comme le voulait l’Allemagne, soumet obligatoirement les pays aux contraintes du FESF remplacé bientôt par le MES, donc à une tutelle budgétaire pour une austérité à l’allemande. La crise de solvabilité des Etats et des privés n’est toujours pas résolue par ces mesures. Cet oubli est révélateur d’une question de fond : l’aveuglement quant à la crise de compétitivité relative dans la zone euro qui est la cause de la dégradation générale de la croissance européenne et la récession mortifère des pays du sud.

Sous le prétexte de ne pas traumatiser l’opinion, le gouvernement nous enfume, nous détourne des vrais problèmes budgétaires et économiques posés à la France, par la mise dans les médias de problèmes moins urgents, comme le mariage homosexuel, le gaz de schiste, la symbolique de la taxation des riches, la pichenette sur le prix des carburants. Pendant ce temps le monde s’enflamme autour de nous et l’économie se détériore chaque jour. Seuls la perspective d'impôts nouveaux et des emplois aidés (par eux !) sont proposés aux français. Le changement n’attend pas, le chômage non plus !

Qu’on le veuille ou non le chômage va s’aggraver

Qu’on le veuille ou non les échéances pour l’euro sont là

Qu’on le veuille ou non la France régresse chaque jour un peu plus

Le changement ne peut plus venir que des citoyens, alors bougeons-nous !

Claude Trouvé
Coordonnateur du MPF du Languedoc-Roussillon



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